Dans une tournure préoccupante pour le paysage médiatique haïtien, Yvener Sylla Phanor, ancien journaliste de Radio Télé Pacific, est désormais au cœur d’une grave affaire après la révélation de ses liens présumés avec plusieurs gangs notoires de Port-au-Prince. Un rapport détaillé de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) a mis en lumière ces connexions, impliquant des groupes criminels tels que « 5 Segonn » et « VIV ANSANM ».
Révélations troublantes
Interrogé par le Bureau des Affaires Criminelles (BAC) de la DCPJ, Yvener Sylla Phanor, également connu sous le nom de Phalape, a reconnu avoir entretenu des communications fréquentes avec divers leaders de gangs opérant dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Phanor a affirmé ne pas être le seul à agir ainsi, mentionnant d’autres journalistes, notamment Yvenson Jourinvil, Matiado Vilmé, Mackendy Victor, Stanley Jaccis, Manno Kòmsa, ainsi que Machann Zen Ayiti et Blan, comme étant également impliqués dans des activités similaires. Dans ce contexte, comment garantir l’intégrité des médias en Haïti si certains de ses membres entretiennent des liens avec des criminels notoires?
Implication avec les gangs
Les enquêtes de la DCPJ ont révélé que Phanor entretenait des relations étroites avec des chefs de gang influents tels que Jimmy Cherizier, alias Barbecue, Vitelhomme Innocent, et Claudy Célestin, alias Chen Mechan. Des preuves accablantes, notamment des captures d’écran de conversations de groupe et des messages audio sur WhatsApp, montrent Phanor discutant avec ces chefs criminels de divers complots, y compris une tentative d’attaque contre le Palais National. À quel point ces connexions criminelles ont-elles pu influencer le contenu et l’orientation des reportages diffusés au sein des médias haïtiens?
Une connexion stratégique dans un réseau criminel
Yvener Sylla Phanor a été identifié par les autorités comme un acteur clé dans le réseau criminel « VIV ANSANM », une coalition de gangs dirigée par Jimmy Cherizier. Ses communications régulières avec ces groupes criminels font de lui un maillon important dans ce réseau.
Cette affaire met en lumière les défis majeurs auxquels est confrontée Haïti dans sa lutte contre la criminalité organisée et la corruption. Elle soulève également des questions cruciales sur l’éthique et la responsabilité des professionnels des médias dans le pays. Avec l’émission de ces mandats, la DCPJ semble déterminée à démanteler ces réseaux de complicité entre journalistes et gangs, en vue de rétablir l’ordre et la confiance dans les institutions haïtiennes.
Jean-Pierre Styve / Fouye Rasin Nou( FRN)