Dans un souci de régulation stricte des ondes radioélectriques, le Conseil National des Télécommunications (CONATEL) a procédé à une opération d’envergure visant à assainir l’espace radiophonique haïtien. Cinq stations FM opérant illégalement ont vu leurs équipements saisis et leur diffusion immédiatement interrompue, conformément à l’Article 137 du décret du 12 octobre 1977. Ces stations, émettant sans autorisation et causant des interférences graves sur la tour de contrôle de l’aéroport du Cap-Haïtien, compromettaient la sécurité aérienne dans la région.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!L’impact des interférences sur la sécurité aérienne
La tour de contrôle de l’aéroport international du Cap-Haïtien joue un rôle central dans la gestion du trafic aérien, assurant la sécurité des avions au décollage et à l’atterrissage. Or, depuis plusieurs mois, des interférences récurrentes perturbant les communications critiques de la tour avaient été signalées. En effet, selon des études sur les perturbations radioélectriques, des interférences de signal non contrôlées peuvent réduire la clarté des communications jusqu’à 50%, rendant la coordination avec les avions plus compliquée et dangereuse.
Le CONATEL a identifié cinq stations illégales comme étant à l’origine de ces perturbations. Ces radios fonctionnaient sans licence et empiétaient sur les bandes de fréquence réservées à d’autres usages essentiels. Parmi elles, on compte Radio Multivers (99.9 MHz) et Radio Voix de l’île (94.5 MHz) au Cap-Haïtien, ainsi que Radio Emergency FM (103.1 MHz), Radio Soleil Levé (89.9 MHz) et Radio Quotidien (95.5 MHz) dans le département du Centre.
Des mesures immédiates
L’intervention des autorités a permis de rétablir la quiétude sur les ondes et de garantir la sécurité des communications aériennes. En procédant à la fermeture de ces stations pirates et à la saisie de leurs équipements, le CONATEL a non seulement restauré l’ordre, mais aussi envoyé un message fort à ceux qui enfreignent les lois sur les télécommunications.
La situation des stations légales
En parallèle, 23 autres stations de radio, bien que fonctionnant légalement, ont été sommées de rectifier certains paramètres techniques liés à la puissance de leur signal et à la qualité de leurs transmissions. Parmi celles-ci, Radio Ginen (92.7 MHz) et Radio Victoire (94.7 MHz) à Mirebalais, ainsi que Radio Vérité (89.7 MHz) et Radio 4VEH (94.1 MHz) au Cap-Haïtien, ont reçu des avertissements de mise en conformité. Ces ajustements visent à améliorer la qualité du signal, tout en assurant qu’aucune perturbation ne vienne affecter d’autres fréquences importantes.
Une régulation nécessaire
Cette intervention musclée du CONATEL s’inscrit dans une politique plus large de régulation des fréquences radio en Haïti. Avec un nombre croissant de stations FM, souvent non régularisées, il est crucial que l’État mette en place des mesures pour garantir que toutes les stations respectent les normes techniques et légales. Le désordre sur les ondes ne nuit pas seulement à la qualité de la diffusion, mais peut aussi avoir des conséquences graves, comme l’a démontré cette affaire d’interférences aériennes.
Suite à cette opération, les autorités de l’aéroport international du Cap-Haïtien ont confirmé que les interférences sur leurs fréquences de communication ont cessé. Cette amélioration immédiate prouve l’efficacité des mesures prises et démontre l’importance de surveiller de près l’utilisation des ondes radioélectriques dans des zones aussi stratégiques que celles proches des installations aéroportuaires.
Styve Jean-Pierre /🌴Fouye Rasin Nou (FRN)🇭🇹
