Les bourses mondiales sont en chute libre depuis quelques jours par crainte d’une récession aux États-Unis. En Europe, les principaux indices boursiers ont chuté dès l’ouverture ce lundi 5 août 2024. À Paris, l’indice a abandonné 1,42%, atteignant son plus bas niveau depuis mi-novembre 2023. Londres a chuté de 2,04%, Francfort de 1,82%, Amsterdam de 2,63% et Milan de 2,27%. L’indice européen élargi Stoxx 600 a cédé 2,17%. Pendant ce temps à Wall Street, les trois principaux indices ont dégringolé : le Nasdaq a dévissé de 3,43%, entraîné par le recul des géants technologiques américains tels qu’Amazon et Intel. L’indice élargi S&P 500 a baissé de 2,99% et le Dow Jones de 2,60%.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!En Asie, l’indice Nikkei de Tokyo a enregistré une chute spectaculaire de 12,4%, la pire baisse en points de son histoire. Le resserrement monétaire de la Banque du Japon et la hausse du yen ont exacerbé les craintes de récession aux États-Unis, provoquant une chute de la Bourse de Tokyo. Taïwan et Séoul ont également connu des baisses significatives, de plus de 8%.
Le taux de chômage aux États-Unis a atteint 4,3% en juillet 2024, son plus haut niveau depuis octobre 2021. Un rapport publié vendredi 2 août 2024 souligne que le marché du travail se refroidit plus que prévu, en concordance avec d’autres indicateurs économiques de la semaine précédente. « Les marchés sont à un croisement des chemins, hésitant entre un atterrissage en douceur ou brutal de l’économie américaine », note Sacha Hédelin, gérante de portefeuilles chez Amplegest.
Des craintes de récession avaient déjà ressurgi le jeudi 1er août 2024, après une forte dégradation de l’activité manufacturière aux États-Unis, intensifiées par les chiffres récents du marché de l’emploi.
Face à ces signaux, les marchés se demandent si les hausses de taux directeurs ont été excessives et si des dommages irréversibles ont été causés à la croissance américaine. « Les chiffres de l’emploi suggèrent que la Réserve fédérale a peut-être tardé à réduire les taux d’intérêt, augmentant le risque d’une récession », commente Mark Haefele, directeur des investissements chez UBS Global Wealth. En réponse à l’inflation, la Fed a porté ses taux à leur plus haut niveau en 20 ans, entre 5,25% et 5,50%. Les analystes avaient initialement anticipé un « atterrissage en douceur » de l’économie post-Covid, mais les marchés estiment maintenant que la Fed pourrait devoir abaisser les taux plus drastiquement pour éviter une récession.
Ainsi, si en septembre 2024, la Fed procède à une première baisse des taux de 0,5 point de pourcentage, cela pourrait indiquer un aveu de retard dans l’assouplissement de sa politique monétaire, selon Stephen Innes. Ces anticipations se reflètent dans les taux à court terme du marché obligataire. Le taux des emprunts des États-Unis à deux ans est tombé à 3,79%, passant brièvement sous celui des emprunts à échéance de dix ans pour la première fois depuis juillet 2022.
Deux questions cruciales se posent : La Fed saura-t-elle ajuster sa politique monétaire à temps pour éviter une récession mondiale ? Et si la récession devient inévitable, quelles en seront les conséquences à long terme pour les marchés financiers et l’économie globale ?
Parallèlement, le yen connaît une envolée spectaculaire, profitant de son statut de valeur refuge en période de craintes de récession aux États-Unis. La devise japonaise a gagné 2,74% face au dollar, atteignant 142,62 yens pour un dollar, et 2,10% face à l’euro, à 156,58 yens pour un euro. Le franc suisse, autre valeur refuge, a progressé de 1,26% face au dollar, atteignant 1,1774 dollar pour un franc. En revanche, le bitcoin, considéré comme un actif risqué, a chuté de près de 20% depuis vendredi soir.
Les valeurs technologiques, souvent chèrement valorisées, subissent également une pression importante. À New York, Nvidia a chuté de plus de 10%, Tesla de 7,77%, Alphabet de 3,46%, Apple de 5,05%, Amazon de 5,95%, Meta de 4,71% et Microsoft de 4,33%. En Europe, ASML a perdu 2,10%, SAP 4,35% et Capgemini 3,79%.
Source : Marianne LEROUX avec l’AFP